La justice camerounaise a finalement décidé de remettre en liberté le journaliste Ernest Obama.
Le journaliste est en effet accusé par son patron Jean Pierre Amougou Belinga de détournement de fonds et de haute trahison. C’est la semaine dernière qu’Ernest Obama a été interpellé et détenu. C’est après une plainte de ce dernier qu’il a été écroué.
La décision de remettre Ernest Obama en liberté a eu lieu après que le PDG du Groupe L’Anecdote, l’homme d’affaires milliardaire Jean Pierre Amougou Belinga a écrit au procureur général près la Cour d’appel du Centre pour solliciter une remise en liberté d’Ernest Obama, ancien directeur de Vision 4, qu’il a pourtant fait envoyer en prison.
Dans sa lettre, Jean Pierre Amougou Belinga a invoqué des « raisons humanitaires ».
Le Syndicat des journalistes camerounais avait dénoncé les conditions de son arrestation et sollicité sa remise en liberté sans grand succès. Le syndicat évoquait une arrestation « humiliante » et « hors de toute légalité ».
« Monsieur [Ernest] Obama avait été interpelé dans le bureau de son patron sans aucun mandat pour se voir signifier une plainte plus de 20 heures après. Donc, nous disons dès le départ que nous assistons à une justice privée où un procureur de la République s’est retrouvé dans un bureau privé pour interpeler un citoyen sans mandat. Et aujourd’hui, nous avons confirmation à travers la lettre du PDG de Vision 4 au procureur général du centre qu’il y a une instrumentalisation de la justice camerounaise », a indiqué Denis Nkwebo sur Rfi. Il est le président du Syndicat national des journalistes camerounais.
Il s’étonne par ailleurs qu’un justiciable ait pu, par lettre, demander et obtenir du procureur la remise en liberté d’un citoyen.
« C’est quand même extraordinaire de voir qu’un justiciable écrit au procureur général pour lui demander de sursoir à la mise en détention d’un citoyen. Que Ernest Obama soit libéré, ce n’est que l’aboutissement d’un processus où nous disons qu’on était dans le cadre d’une illégalité absolue. Donc, les journalistes de Cameroun sont satisfaits et espèrent que toutes les poursuites seront abandonnées contre Ernest Obama », dit-il.
