En Guinée, les vingt-deux personnes arrêtées lors d’une manifestation pour protester contre les coupures d’électricité dans le pays ont été écrouées et inculpées pour troubles à l’ordre public.
Cette manifestation de plusieurs centaines de personnes le 21 juillet à Kakan, fief du président Alpha Condé en Haute-Guinée (Est), avait donné lieu à de violents heurts avec les forces de l’ordre, plusieurs manifestants avaient été blessés.
En effet, les 22 manifestants ont été inculpés pour « troubles à l’ordre public, attroupement illégal, destruction de biens publics et privés et désobéissance civile », a déclaré à l’AFP leur avocat Me Antoine Camara. Écroués lundi, les prévenus en majorité des jeunes, ont « tous été rasés » avant leur détention, a-t-il ajouté.
Mardi à Kankan la situation était à nouveau tendue. Des policiers et des gendarmes étaient visibles à certains carrefours et sur des axes routiers importants, ainsi que dans les rues pour empêcher une manifestation de femmes réclamant la libération des prévenus.
« Nos camarades ont été maltraités pendant leurs arrestations » et « torturés en détention », a déclaré mardi Mamoudou Kaba, un porte-parole du Mouvement pour l’électrification de la Haute-Guinée, une organisation locale.
Depuis 2019, des manifestations se multiplient en Guinée contre un éventuel mandat du président Alpha Condé, au pouvoir depuis 2010. Le Front national de défense de la constitution (FNDC) l’accuse d’avoir changé la constitution pour se maintenir au pouvoir.