Le village Nguetchéwé, dans l’arrondissement de Mozogo, département du Mayo-Tsanaga s’est réveillé hier dimanche 2 aout 2020 dans le sang. 15 personnes ont été tuées à l’arme. D’autres ont trouvé la mort et d’autres à la suite de l’explosion de deux engins dans un camp des déplacés internes. Parmi les victimes, des femmes et de hommes dont 2 adolescents égorgés par les terroristes. Sept personnes ont été grièvement blessées dans cette attaque. Parmi ces blessés, six se trouvent dans un état critique. Huit villageois sont également portés disparus. Selon certains témoins, c’est aux environs de 2 h du matin le dimanche 2 aout 2020, que les terroristes de BokoHaram sont arrivés dans le village. Tirant à bout portant sur des villageois, ils ont tué par balles certains et égorgé d’autres.
Les terroristes de Boko-Haram vont tenir en jouc le village et le camp des déplacés interne de Nguetchewé pendant près d’une heure. Ils ont fait exploser deux engins avant de repartir vers le Nigeria. Sans assistance, les populations du village n’avaient rien pour riposter. Sous la pluie battante, les terroristes ont fait le tour du village à la recherche des populations. Certains villageois ont réussi à s’enfuir et les vieux du village ont les affres des terroristes. « Nous sommes sans voix. J’ai perdu mon frère et ma tante égorgés par les terroristes. Nous étions sans assistance. Seul Dieu était là sous cette pluie. Nous voulons être protégés » a confié Joseph Demba, un habitant du village Nguetchewé. Le chef du village et ses sujets désemparés quittent par petit groupe le village Nguetchwé pour Mokolo.
Joint au téléphone par Le Jour, le préfet du Mayo-Tsanaga a confirmé l’attaque de Boko-Haram dans le village Nguetchewé sans donner le bilan de cette incursion des terroristes. Une source administrative en service à Mozogo parle d’un carnage sans pareil. « Les terroristes sont arrivés à grand nombres. Ils égorgeaient et tuaient à bout portant. Il n’y a pas eu de pillage comme à leur habitude. Ils sont repartis et nos forces de défenses sont à leurs trousses » a-t-il expliqué sous anonymat ce responsable de l’administration en service à Mozogo. Accompagné des responsables de l’armée et de la force multinationale mixte (Fmm) postée dans le Mayo-Tsanaga, le préfet du département du Mayo-Tsanaga s’est rendu dans le village Nguetchewé qui porte le deuil. Les terroristes sont arrivés par groupe et se sont mis la scène.
Depuis hier, les éléments du Bir stationnés dans le Mayo-Tsanaga patrouillent dans l’arrondissement de Mozogo et ses environs. Ils sont à la recherche des terroristes de Boko-Haram. Cette énième attaque est liée, selon une source dans l’armée, à la démobilisation des hommes engagés dans la lutte contre Boko-Haram vers les régions Nord-ouest et du Sud-ouest. Le retour de la saison des pluies est aussi l’une des facteurs qui militent en faveur des multiples incursions des terroristes sur le sol camerounais, du fait de la porosité de la frontière.