Face à la recrudescence des viols, des Libériennes ne comptent pas rester muettes. Mardi, vêtues de noir, elles ont protesté à Monrovia contre l’inaction du gouvernement du président George Weah face à la montée en puissances des cas de viols.
« Nous avons enregistré plus de 600 cas de viol entre juin et août », a dit à l’AFP Margaret Taylor, directrice de l’ONG Women Empowerment Network œuvrant pour les droits et l’émancipation des femmes.
En mai, c’était entre 80 et 100 cas, a-t-elle dit à l’occasion de ce rassemblement marquant à Monrovia et dans d’autres villes du pays le début de trois jours de mobilisation.
La fréquence des viols dans ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest éprouvé par les guerres et le virus Ebola au cours de son histoire récente est une préoccupation ancienne.
Entre 61,4 et 77,4% des filles et des femmes libériennes ont été violées au cours de cette période sans que les violeurs soient inquiétés, d’après les Nations unies. L’impunité a persisté, seuls 2% des cas signalés de viols et de violences sexuelles ayant donné lieu à une condamnation en 2015 selon elles.
Le Liberia a adopté ces dernières années des lois pour protéger les femmes. « Mais la fréquence de ces agissements aujourd’hui encore montre bien que cela ne suffit pas », a souligné Margaret Taylor. « C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de s’engager à fond et d’arrêter au plus vite quiconque est accusé de viol ».