En France, trois policiers ont été suspendus jeudi, après le tabassage d’un producteur de musique noir, documenté par une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux.
L’affaire a éclaté à la faveur de la publication par le site Loopsider d’images qui montrent un homme noir appelé « Michel » roué de coups par des fonctionnaires de police dans l’entrée d’un studio de musique à Paris.
« On m’a dit sale nègre plusieurs fois et en me donnant des coups de poing », a lui-même dénoncé la victime en venant porter plainte, avec son avocate, au siège parisien de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
« Des gens qui doivent me protéger m’agressent (…), je n’ai rien fait pour mériter ça », a-t-il poursuivi devant la presse, « je veux juste que ces trois personnes soient punies par la loi ».
Sitôt les images diffusées sur les réseaux sociaux, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé au préfet de police de Paris Didier Lallement de suspendre les policiers concernés.
Dans une rare déclaration publique, le procureur de Paris Rémy Heitz a souhaité que l’IGPN, saisie du dossier, enquête « le plus rapidement possible ». « C’est une affaire extrêmement importante à mes yeux et que je suis personnellement depuis samedi », a-t-il dit à l’AFP.
Selon leur procès verbal consulté par l’AFP, les trois policiers sont intervenus samedi dernier pour tenter d’interpeller « Michel » pour défaut de port du masque. « Alors que nous tentons de l’intercepter, il nous entraîne de force dans le bâtiment », écrivent-ils.
Cette situation intervient alors qu’une loi controversée sur la sécurité globale a été adoptée par le parlement.