Le président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, a remporté la présidentielle dès le premier tour au Burkina Faso avec 57,87% des voix. Il devance Eddie Komboïgo (15,48%), dont c’était la première candidature. Celui-ci portait les couleurs du CDP, le parti de l’ancien président Blaise Compaoré. Un parti qui n’avait pas eu le droit de se présenter en 2015. Si la formation qui a dirigé le pays pendant 27 ans retrouve une place dans le jeu politique, les militants restent déçus par ce résultat. Tout comme ceux de l’UPC de Zéphirin Diabré, troisième du premier tour (12,46%).
Guy Roux, lui, y a cru jusqu’au bout. Et il ne comprend pas vraiment ces résultats sortis des urnes : « Il (Eddie Komboïgo, ndlr) avait une machine électorale très confortable. Notre parti est partout au Burkina Faso, des gens vraiment solides le soutiennent, une jeunesse dynamique le soutenait aussi. Donc il avait toutes les chances pour réussir cette élection. »
Une deuxième place qui ne fait pas rougir Sid Mohammed, un autre jeune militant. Pour lui, il faut quand même saluer le chemin parcouru pour ce parti qui, en 2015, avait été exclu de la dernière présidentielle : « Vraiment, on revient de loin et je pense qu’il fallait être Eddie Komboïgo pour être aussi combatif est venir en deuxième position si on s’en tient aux résultats des urnes. Donc, on ne peut que le féliciter et l’encourager. »
Combatif, Sid Mohamed met déjà le cap sur 2025. « Le travail commence maintenant », prévient-il.
L’UPC reste silencieuse et s’exprimera prochainement
L’ambiance était relativement la même du côté de l’Union pour le progrès et le changement .Après la proclamation des résultats provisoires, le siège de l’UPC, le parti de Zephirin Diabré, s’est vidé. Il n’y avait presque personne, contrairement aux années précédentes. Suite à un mot d’ordre des responsables de l’UPC, aucune animation ni regroupement n’a été autorisé. Par ailleurs les dirigeants n’ont répondu à aucune sollicitation de la presse après les résultats provisoires.
Samiratou Compaoré, une jeune militante, se dit très déçue par le score de son candidat, mais elle pense déjà aux cinq prochaines années. Après ce « coup de massue », selon un militant du parti, la consigne, est claire : « aucune déclaration ni regroupement pour le moment ». Dans les prochains jours, le parti donnera sa lecture de ces élections, nous confie un responsable.
Liesse au QG du président Kaboré
L’ambiance était bien différente jeudi soir à Ouagadougou, au QG de campagne du MPP, le parti du président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré. Les militants ont fêté le pari réussi de cette victoire nette au premier tour. Carine Frenk, pour RFI, a assisté aux scènes de joie d’un groupe de jeunes militants.
Honoré, Yaya et Oumar font partie de ces jeunes qui se sont mobilisés. Cette victoire est aussi la leur. « Cette soirée est fantastique, inoubliable, mémorable ! », « Les jeunes ont été les premiers artisans de cette élection », « C’est le résultat de ce que nous avons semé », ont-ils lancé, ravis, tandis que le président, dans un esprit rassembleur, tendait la main à l’opposition et aux Burkinabè qui n’ont pas voté pour lui.