Le parquet algérien a réclamé lundi une peine de cinq ans de prison contre un jeune internaute, partisan du mouvement de protestation antirégime « Hirak », accusé d’avoir moqué le président Abdelmadjid Tebboune et la religion.
Le procès de Walid Kechida, 25 ans, s’est ouvert à Sétif (nord-est). Le parquet a requis cinq de prison ferme contre l’internaute accusé d' »offense au président », « aux préceptes de l’islam » et d' »outrage à corps constitué », selon le Comité national de libération des détenus (CNLD), une association qui vient en aide aux prisonniers d’opinion en Algérie.
Le verdict est attendu le 4 janvier 2021. Le militant culturel, connu de la jeunesse de Sétif, est en détention provisoire depuis près de huit mois pour avoir publié des « mèmes », des images détournées de façon humoristique sur les réseaux sociaux, et touchant aux autorités et à la religion.
Ses illustrations virales, moquant de nombreux sujets, étaient diffusées sur le groupe Facebook « Hirak Memes », dont M. Kechida était l’administrateur.
Le groupe, qui existe toujours, en a inspiré d’autres similaires, et l’affaire de Walid Kechida est devenue emblématique des limites à la liberté d’expression et de sa répression sur le net algérien.
De nombreux internautes réclament sa libération, relayant son portrait cheveux mi-longs avec des lunettes de soleil, ou les slogans « Free Kechida » (Kechida libre) et « Le mème n’est pas un crime », sur Facebook et Twitter.