Le dernier message du président Tebboune aura au moins le mérite de sortir les partis politiques de l’opposition tapis dans l’ombre.
Dans son message adressé aux Algériens, au lendemain de l’anniversaire de son élection à la magistrature suprême, le président Abdelmadjid Tebboune a évoqué la loi électorale en cours d’élaboration, et ce, en vue de lancer «le processus post-Constitution». Une révision de cette loi organique importante à même de déboucher sur la reconfiguration du paysage politique national, en prévision des prochaines élections législatives et locales. Si le message du chef de l’Etat a laissé de marbre les partis majoritaires, il n’en est pas de même pour les partis de l’opposition qui s’efforcent de sortir de l’ombre. Ces derniers rejettent catégoriquement l’initiative présidentielle sans pour autant en connaître les grands axes ni les changements introduits. Dans ce contexte, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a estimé qu’il faut d’abord rendre le parole au peuple, pour qu’il puisse «définir les priorités» tout en soulignant que «le Mouvement populaire n’a pas revendiqué l’organisation d’élections municipales et législatives anticipées». Tandis que le Rassemblement pour la culture et la démocratie, a laissé entendre que son parti se dirige, en principe, vers «le boycott des élections, tout comme il a boycotté les élections présidentielle et le référendum constitutionnel». Pour sa part, le porte-parole de l’Union démocratique et sociale (UDS, parti non agréé), de Karim Tabbou milite pour la mise en place d’une Assemblée nationale constituante. Un avis que ne partage par le Mouvement de la société pour la paix, le plus grand parti islamique d’Algérie, mais qui a émis des réserves sur ce qu’il considère «comme une nouvelle aventure politique.» «Nous avons pris note de l’intention de président de le République d’achever la préparation de la loi électorale», a souligné le parti dans un communiqué tout en exhortant «ceux qui ont échoué dans l’élaboration du document de la Constitution de ne plus refaire les mêmes erreurs en évitant la politique du fait accompli». Dans ce sens, le parti de Abderrazak Makri appelle «à l’adoption du dialogue et au consensus national afin de fournir les conditions appropriées pour le relance d’un processus électoral transparent, juste et impartial». Apparemment, l’appel au dialogue fait consensus chez l’opposition comme en témoigne la déclaration de Djamel Baloul, chargé de communication au Front des forces socialistes. «´´L’intransigeance de l’autorité à imposer unilatéralement son projet contre la volonté de la majorité du peuple constitue une menace pour la cohésion de la société et contribue davantage à l’émergence d’institutions et d’organes dont la légitimité sera contestée et rejetée par le peuple», note le communiqué, ajoutant que le changement doit être réalisé dans le cadre d’un «dialogue sérieux, sans exclusion et impliquant toutes les bases politiques du mouvement citoyen, afin de s’entendre sur une feuille de route capable de sortir le pays du statu quo.»
Pour Djamel Baloul, aujourd’hui et plus que jamais, il y a nécesssité de «rassembler les Algériens de toutes affiliations politique dans un dialogue national sérieux pour trouver des solutions sérieuses, acceptables pour le peuple, est impératif, afin de protéger l’Algérie des dangers auxquels elle est confrontée et de construire un État fort avec des institutions légitimes.» Pour rappel, le président de l’Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi, a précisé que «la future loi organique relative aux élections doit être adaptée à la nouvelle Constitution et les structures de l’Agence seront, à leur tour, réorganisées en fonction de cette nouvelle loi organique.»