Le président du Niger, Mahamadou Issoufou a appelé à ne pas tripoter les constitutions pour se maintenir au pouvoir. Un appel qui sonne comme un désaveu pour adeptes de troisième mandat dans la sous-région.
« On ne peut pas avoir des institutions fortes en tripotant les Constitutions, en changeant la règle du jeu en cours de jeu. Je ne peux pas m’engager dans l’aventure d’un troisième mandat. Cela aurait affaibli les institutions que nous sommes en train de construire », a lancé le chef de l’Etat.
« C’est la première fois depuis 60 ans qu’il y a un passage de témoin d’un président démocratiquement élu vers un autre démocratiquement élu. On est en train d’asseoir une tradition démocratique », se réjouit-il, à l’issue des deux mandats, maximum prévu par la Constitution.
En Côte d’Ivoire comme en Guinée, Alassane Ouattara et Alpha Condé ont forcé le passage modifiant notamment la constitution pour s’offrir un troisième mandat qualifié d' »illégal et anti-constitutionnel » par l’opposition. Dans les deux pays, plusieurs personnes ont perdu la vie dans les violences électorales.
Mahamadou Issoufou balaie les accusations des opposants nigériens qui taxent le pays de « démocrature », regrettant des interdictions de manifester ou des arrestations fréquentes de militants de la société civile: « La démocratie c’est la liberté et l’ordre », répond le président. « Il y pas de démocratie sans ordre, de la même manière qu’il n’y a pas de démocratie sans liberté ».