Le président du parti Solidarité Africaine pour la Solidarité et l’Indépendance (SADI) met en cause directement l’armée française dans l’attaque meurtrière de Bounty qui a fait plusieurs victimes civiles, selon plusieurs sources locales.
« À l’issue de nombreuses séances d’écoute, de recoupements et de la confrontation de différentes versions, auxquelles s’ajoute un faisceau de preuves irréfutables du lieu d’intervention de l’armée française, le Parti SADI déclare sans ambages que l’armée française a commis une tragique bavure qui a coûté la vie à de nombreux innocents et décimé partiellement une lignée familiale », a indique Dr Oumar Mariko.
En conférence de presse, lundi 18 janvier 2021, au siège du parti SADI, Dr Oumar Mariko, le secrétaire administratif Nouhoum Keïta ainsi que le secrétaire politique, Babarou Bocoun ont jugé peut crédible les explications fournies par l’Armée française.
« La version que l’armée française tente de nous faire avaler ressemble à une fable. Elle n’est ni crédible, ni acceptable. Parce que dans sa version, elle soutient que les observations qui ont précédées la frappe ont établi qu’il s’agissait de Groupes Armés Terroristes. Alors des questions méritent d’être posées : Quels sont les éléments qui l’ont conduite à identifier formellement ces Groupes terroristes ? Des armes ont-elles été repérées ? Quelle est la nature de ces armes ? Les mouvements observés étaient-ils ceux des GAT? », indiquent les responsables du SADI.
Les responsables du parti Solidarité Africaine pour la Solidarité et l’Indépendance (SADI) évoquent des témoignages pour écarter la version de l’Armée française. « Par ailleurs, l’armée française soutient n’avoir effectué qu’une seule frappe. Pourtant, ce sont deux Mirages 2000 basés à Niamey qui ont largué trois bombes. Ce qui confirme les témoignages recueillis qui parlent de deux frappes : une première qui a fait 16 morts et une seconde qui a fait 3 blessés qui succomberont au cours de leur évacuation (01 est mort avant d’atteindre le Centre de santé, le second meurt au dispensaire, le 3ème, évacué à bord d’une ambulance vers Sevaré a été intercepté à un barrage tenu par la milice donso. Le blessé fut extrait et exécuté). Ces mêmes témoignages établissent qu’aucun Djihadiste n’était présent, qu’il n’y avait ni arme, ni moto ».
Pour conforter leur argumentaire sur une bavure, les membres du SADI rappellent que l’Armée française est habituée des faits.
« Ce n’est pas la première fois que l’armée française commet des bavures sur le territoire malien. Dans la nuit du 23 au 24 octobre 2017, elle a bombardé un camp de groupes djihadistes dans le secteur d’Abeibara, près de la frontière algérienne où étaient détenus des soldats ».